Le conseil de l’université autonome de Barcelone exhorte le recteur à apporter son soutien au boycott académique contre Israël

La communauté universitaire de l’université autonome de Barcelone (UAB) est la première en Espagne à adopter une motion soutenant le Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) contre Israël. Cependant, cette décision ne s’impose pas à la direction de l’université.

La campagne de BDS à l’UAB a mis une année pour atteindre l’un de ses principaux objectifs, que le conseil adopte une motion qui soutienne le BDS académique contre Israël. Le conseil est le plus haut représentant de la communauté de l’université, débattant de la politique générale de l’université, examinant les actions des dirigeants de l’université et rendant compte aux autres organes de l’administration universitaire.

Dans sa dernière séance, présidée par le recteur Ferran Sancho, les membres de l’UAB dans le Crida, un groupe de coordination pour les étudiants de différentes facultés, ont déposé une motion au nom du BDS de l’UAB. La motion a été votée et adoptée.

La communauté de l’université demande à la direction de l’UAB de déclarer l’UAB « libérée de l’Apartheid » jusqu’à ce qu’Israël « respecte les droits de l’homme et se conforme au droit international ». En pratique, cela signifie que la communauté de l’université a demandé à la direction de l’UAB de déclarer l’UAB « libérée de l’Apartheid » et de rompre tous ses liens avec « les institutions israéliennes qui sont, directement ou indirectement, impliquées dans l’occupation de la Palestine », jusqu’à ce qu’Israël « respecte les droits de l’homme et se conforme au droit international ».

Le groupe BDS de l’UAB s’est réjoui de cette victoire et ajoute, « Nous sommes très fiers de l’enthousiasme et de l’énergie qui ont été consacrés à cette cause ». Chaimae, un membre du groupe BDS de l’UAB, a déclaré qu’ils avaient intensifié leur campagne parmi les professeurs, les chercheurs et les étudiants des différentes facultés. Ils ont organisé des activités de sensibilisation sur les campus, telles que des débats et un concert pour commémorer la Journée de la Nakba. « Finalement, » dit Chaimae, « nous avons obtenu suffisamment de soutien pour soumettre cette question aux organes représentatifs de l’université ».

Fàtima, militante pro-palestinienne, insiste pour dire que ce n’est là qu’un début. Pour elle, l’adoption de la motion « a exercé une pression pour que le BDS s’applique » et, s’il ne l’était pas, cela aura au moins mis en évidence « le désintérêt du recteur à l’égard de la position prise par la communauté de l’université ».

La lutte pour un boycott académique

Cette lutte à l’UAB n’est pas la première campagne pour un boycott académique en Catalogne. Au cours des années écoulées, la campagne des Complicitats que maten (Complicités qui tuent) a appelé l’université de Vic – université centrale de Catalogne (UVic-UCC) à résilier ses accords avec les institutions israéliennes, et elle a recueilli 400 approbations individuelles et 67 collectives.

Le 12 novembre, l’UVic-UCC a annoncé la signature d’accords de collaboration avec les institutions israéliennes. Le recteur de l’UVic-UCC, Jordi s’était rendu en Israël en voyage officiel avec la délégation du président de la Généralité du gouvernement catalan, Artur Mas. Il est revenu avec des accords avec l’université de Haïfa et le campus de Services médicaux de Rambam pour promouvoir des programmes de mobilité pour les professeurs, les chercheurs et les étudiants, et instituer des diplômes de premier cycle et de maîtrise inter-universitaires.

L’université de Haïfa couvre un programme académique qui forme des officiers des renseignements militaires, dans un centre militaire sur le campus de l’université elle-même.

La campagne des « Complicitats que maten » a condamné le parrainage de l’université de Haïfa de cette formation des futurs officiers de renseignements dans un centre militaire sur le campus de l’université elle-même. En outre, les étudiants qui ont servi dans l’armée (israélienne) sont privilégiés sur les listes pour l’affectation des logements, ce qui, pour les militants, « est discriminatoire envers les étudiants arabes palestiniens ».

La victoire dans le vote du conseil de l’UAB représente un grand pas en avant dans cette lutte, étant donné que c’est la première université en Espagne à déclarer son soutien sur un campus en faveur d’un boycott académique. Jusqu’à présent, des unités dans d’autres universités s’étaient prononcées en faveur de la cause, comme la faculté de géographie et d’histoire de l’université de Valence, le département de sociologie de l’université de La Laguna et le département d’anthropologie sociale de l’université autonome de Madrid, parmi d’autres. Selon le groupe universitaire BDS pour la Palestine, plus de 1300 enseignants et chercheurs universitaires ont appuyé cette initiative qui appelle à la solidarité et à l’implication de la communauté internationale pour « obliger Israël à se conformer à la législation actuellement en vigueur et à mettre un terme à ses décennies d’oppression et de répression en Palestine ».