Des vies fragmentées : une vue humanitaire d’ensemble pour 2014

L’année 2014 a été une année traumatisante dans le territoire palestinien occupé (TPO). Dans la bande de Gaza, 1,8 million de Palestiniens ont enduré la pire des escalades dans les….

L’année 2014 a été une année traumatisante dans le territoire palestinien occupé (TPO). Dans la bande de Gaza, 1,8 million de Palestiniens ont enduré la pire des escalades dans les hostilités depuis 1967 : plus de 1500 civils palestiniens ont été tués, plus de 11 000 ont été blessés, et quelque 100 000 d’entre eux restent déplacés. En Cisjordanie, l’intensification des affrontements entre manifestants palestiniens et forces israéliennes a conduit au nombre le plus élevé de victimes de ces dernières années, pendant que l’expansion des colonies et le déplacement forcé de Palestiniens en Zone C et à Jérusalem-Est se poursuivaient. Au total, les quelque 4 millions de Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza sont restés sous une occupation militaire israélienne qui les empêche d’exercer la plupart de leurs droits humains fondamentaux.

C’est la quatrième année où le Bureau des Nations-Unies de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) rapporte en détail les préoccupations humanitaires dans le TPO. L’objectif du rapport est de fournir un aperçu complet sur les causes sous-jacentes et les facteurs de la situation humanitaire dans le TPO au cours d’une année donnée. À la place de l’exposé narratif détaillé des années précédentes, les grandes tendances et les indicateurs pour 2014 sont représentés sous forme infographique, avec des liens donnés tout au long du rapport pour diriger vers une information additionnelle et un contexte.

Les préoccupations qui sont exposées dans cette vue humanitaire d’ensemble reflètent les priorités identifiées par l’Équipe Humanitaire Pays (HCT), principal organisme de coordination humanitaire pour les agences des Nations-Unies et les organisations non-gouvernementales (ONGs) dans le TPO. En 2014, ces priorités restent : la responsabilisation ; la vie, la liberté et la sécurité ; le déplacement forcé ; le mouvement et l’accès ; et l’espace humanitaire. Cette vue d’ensemble est structurée autour de ces priorités, avec le problème de la responsabilisation qui est abordé de part et d’autre. Chaque section contient un calendrier des principaux développements en 2014 ainsi qu’une marche à suivre, laquelle détaille les principales mesures nécessaires pour rectifier des politiques et des pratiques incompatibles avec la législation internationale et réduire la vulnérabilité humanitaire.

Comme avec tous les rapports de l’OCHA, la vue humanitaire d’ensemble se base sur des données rassemblées et recoupées venant de multiples sources, notamment l’OCHA, d’autres agences des Nations-Unies, des ONGs internationales, des ONGs palestiniennes et israéliennes et, si pertinentes, de sources gouvernementales.

La situation globale décrite dans ce rapport est celle d’une crise basée sur la protection, avec des ramifications humanitaires négatives. Cette crise découle d’une occupation prolongée et d’hostilités récurrentes, à côté d’un système de politiques qui sapent la capacité des Palestiniens à une vie normale, à des vies autosuffisantes et à réaliser tout l’éventail de leurs droits, y compris le droit à l’autodétermination. Si ces facteurs étaient supprimés, les Palestiniens seraient en mesure de développer leurs institutions gouvernementales et leur économie sans le besoin d’une aide humanitaire.

Pour obtenir des avancées à cet égard, un éventail de mesures est requis de la part de toutes les parties concernées, et particulièrement celles qui suivent :

– Israël, la puissance occupante, doit remplir ses obligations primordiales de protéger la population civile palestinienne, et de s’assurer que ses besoins et ses droits humains fondamentaux sont respectés. Il s’agit notamment de prendre des mesures pour assurer la protection physique des civils palestiniens, pour faire cesser leurs déplacements, pour garantir la responsabilisation des violences et des sévices, et pour lever les restrictions aux mouvements des personnes et des biens, de même que pour garantir l’accès à la terre et aux ressources.

– Toutes les parties au conflit, notamment les groupes armés, doivent remplir leurs obligations légales de mener les hostilités dans le respect de la législation internationale afin de garantir la protection de tous les civils durant les hostilités et d’assurer la responsabilisation des actes commis en violation du droit des conflits armés.

– Les États tiers partagent la responsabilité de veiller au respect du droit humanitaire international dans le TPO et de promouvoir le respect des obligations relatives aux droits de l’homme, et ils doivent prendre toutes les mesures nécessaires qui découlent de cette responsabilité.